Petite introduction.


Voici un schéma très simple mais nécessaire pour bien visualiser les "enjeux" de la Haute-Fidélité. On voit bien que tout ne peut pas être mis dans le même panier car des grandeurs physiques très différentes interviennent : l'électricité et l'acoustique.

Il faut bien comprendre qu'un signal électrique est parfaitement quantifiable et mesurable, sa reproduction ne doit poser aucun problème. Si chaque être humain est unique, il existe des réalités physiques auxquelles nul ne peut s'échaper. Par exemple, dire que l'on peut écouter des sons supérieurs à 25 kHz est tout aussi absurde que pouvoir voir les infra-rouges ou les ultra-violets.

Le rôle des transducteurs est primordial et l'acoustique de la pièce d'écoute l'est tout autant que le reste de l'installation HiFi.

L'acoustique est souvent la bête noire en HiFi surtout lorsque des facteurs externes entrent en jeu. Sauf pour les pièces dédiées, la HiFi se trouve souvent dans un salon et il est difficile de traiter une pièce sans en revoir la disposition des meubles et des cloisons. Toutefois il existe des solutions sous la forme de "papiers peints" acoustiques qui peuvent améliorer la neutralité de la pièce d'écoute. Le moyen secondaire reste l'emploi de l'égaliseur, sous sa forme numérique ou analogique qui permet de lisser la courbe de réponse d'une enceinte et accroitre la sensation de réalisme.

On ne peut pas donner un pourcentage de l'importance de chaque élément. Une chaîne HiFi est en ensemble. On peut en revanche déterminer en l'état actuel de la technique un pourcentage du temps de recherche que l'on devrait passer sur chaque élément de sa chaîne HiFi :

- source : 8 %
- ampli : 1 %
- enceinte : 40 %
- éléments de liaison : 1 %
- acoustique : 50 %

Je parle bien ici de temps à consacrer dans ses choix si on achète du matériel tout fait.
    La lecture CD
Il est fortement recommandé de se tourner vers des solutions professionnelles.


Je me suis tourné vers un EMT-Barco 981, cet appareil possède un DAC (Convertiseur numérique analogique) TDA1541A S1 "Single Crown", cette puce dispose d'une bonne réputation en terme de qualité et de transparence.

Un DAC dans un lecteur de CD possède le plus souvent un système de suréchantillonage (Over Sampling). Ce dispositif permet de repousser la fréquence introduisant des bruits de conversion. On parle souvent de "NOS", pour Non Over Sampling, c'est à dire un dispositif supprimant cet éloignement de fréquence. Le NOS est réputé plus musical, en réalité il détériore considérablement la qualité du signal de sortie puisqu'il faut installer un filtre passe-bas très raide et à des fréquences audibles. Il faut faire très attention avec ces modifications. Le pire consiste à supprimer le filtrage passe-bas, indispensable pour une reconstruction du signal, vous risquez d'avoir de la haute-fréquence (HF) dans vos enceintes et le risque de destruction de vos tweeters n'est pas négligeable !!!

Un DAC traduit l'information numérique sous la forme d'un courant, ce courant doit être ensuite convertie en tension. La convertion courant / tension (I/V) peut être intégrée dans le DAC (TDA1547 par exemple), sur les DAC anciens ou haut-de-gamme, une sortie courant est disponible (c'est aussi le cas du TDA1547). Il existe différentes méthodes pour réaliser cette convertion I/V, à tubes, à transistors, à amplificateurs-opérationels, à transformateurs. En terme de performances, la solution à transformateurs est la pire, impédance d'entrée évelée, gain faible, distorsion élevée. La solution à transistors ou à tubes est intéressante puisqu'elle permet d'avoir des impédances d'entrée stables. La solution à OP-AMP est à privilégier si vous recherchez la performance.

En ce qui concerne la fréquence d'échantillonnage et la résolution, il faut savoir que ces techniques sont utiles pour le professionnel qui doit retravailler dessus. Imaginez un photographe qui voudrait retoucher une carte postale en gardant la même échelle, si on peut zoomer dessus, on élimine les risques d'erreurs. Un particulier qui écoute dans son salon ne verra pas la différence entre un master 16 et 32 bits. Pourquoi, car l'image sonore dans un salon n'est pas assez grande. Vous pouvez acheter un appareil photo numérique de 50 Méga pixels, si c'est pour imprimer des photos au format carte postale, je vous mets au défi de voir la différence avec un téléphone portable (un bon…). Alors que la qualité du 50 M Pixels sera plus grande, c'est indéniable, mais c'est l'utilisation que l'on en fait qui est importante, c'est sur ce point qu'il faut tenter de casser les mythes.

    Disque contre Disque compact
Les disques sont notés par trois indicatifs composés de la lettre A (analogique) ou D (digital en anglais, numérique en français). La première lettre concerne le mode d'enregistrement, une bande magnétique sera "A", un ordinateur "D". La seconde lettre indique le travail de l'ingénieur du son, "A" sur console analogique, "D" sur ordinateur. La dernière lettre concerne le support, "A" pour un vinyle, "D" pour un CD. La règle à respecter ici est simple, le maximum de "A" pour une écoute sur un vinyl, le maximum de "D" pour une écoute sur un CD. Une "bonne" musicothèque se compose donc de vieux vinyles des années 1950-1980 et uniquement de CD "enregistrement numérique". À partir de là, vous comprenez qu'il n'est pas question d'opposer les deux supports et que les deux sont complémentaires.

    Le convertisseur numérique => analogique
La solution "royale" est de se tourner vers l'ordinateur mais cela est bien plus coûteux dans le cadre d'une installation dédiée que le simple lecteur de CD.

La méthode économique consiste à acheter un petit ordinateur portable facilement pilotable depuis votre smartphone ou une autre télécommande, de choisir un modèle totalement silencieux (disque dur solide ou SSD), sans ventilation et d'y associer un disque dur externe (que l'on prendra soin de cacher et d'insonoriser) de forte capacité pour pouvoir y mettre toute sa CD-thèque numérisée.

Il est intéressant de noter que l'on n'écoute pas la même musique et ni de la même façon qu'avec une solution standard CD. C'est un point important qu'il faut avoir en tête. La transition est souvent problèmatique pour ces raisons.

L'avantage par rapport à la lecture CD est une qualité encore accrue de l'information musicale. Mais pour arriver à cette conclusion, il faut respecter un certain d'éléments :

- la meilleure connectique est la liaison HDSP développée par la firme RME mais n'est utile que si vous avez 64 instruments ou canaux à gérer. Les audiophiles écoutant en stéréo adopteront la liaison USB type "asynchrone" avec puce de marque "XMOS". La liaison FIREWIRE reste préférable à l'USB standard.
- en ce qui concerne le mythe de la liaison I2S, celle-ci n'est utilisable que si elle ne dépasse pas les 2 cm, une utilisation de type externe est totalement impossible. On évitera strictement de manipuler les câbles 75 ohm et optiques, la raison est fort simple : le trajet du signal dans les appareils du marché n'est pas fait pour une utilisation principale.
- il conviendra par la suite de respecter les recommandations indiquées dans la partie "lecture CD" ci-dessus. On retrouve en effet les mêmes problèmes : les sorties des convertisseurs n'étant jamais adaptées aux entrées de nos appareils vintage.